Documentaire : Algérie notre histoire. de Jean-Michel Meurice et Benjamin Stora 2011 .
Présentation du film
Début 1960, à 22 ans, Jean-Michel Meurice débarque en Algérie comme appelé du contingent. Benjamin Stora, lui, a 10 ans, et sa famille – des commerçants juifs de Constantine – vit depuis plusieurs années dans l’angoisse de la guerre. Elle va causer un million et demi de morts en un peu plus de sept ans, mais comme une
majorité de Français, le soldat Meurice en ignore alors à peu près tout. Et l’armée, qui lui « apprend à tuer », ne lui explique « ni qui ni pourquoi ». Un silence qui se fera de plus en plus pesant alors que l’Algérie française, au fil des mois, se défait sous ses yeux dans un chaos grandissant. Car le pouvoir gaulliste, accuse-t-il, va peu ou prou abandonner à leur sort, puis à leurs blessures, tous ses protagonistes : pieds-noirs, harkis, appelés. Sa chronique à la première personne du singulier débute avec les émeutes qui voient pour la première fois, en janvier 1960, des civils français dresser des barricades pour affronter leurs gendarmes à Alger. Elle s’achève avec la recrudescence des massacres qui, entre les accords d’Évian, le 18 mars, et l’indépendance algérienne, le 5 juillet 1962, frappent tous les camps, tandis que la France accélère le retrait de son armée.
LA VOIX DES PERDANTS
Pour le quarantième anniversaire de l’indépendance algérienne, en juillet 2002, Jean-Michel Meurice et Benjamin Stora avaient raconté comment les Algériens de tout bord avaient vécu la guerre (Été 62 en Algérie, l’indépendance aux deux visages, diffusé par France 5). Cette fois, c’est plutôt du point de vue « français » que le réalisateur tient la chronique douloureuse de la fin du conflit, laissant s’exprimer sa mémoire subjective face aux grands faits historiques, mêlés de souvenirs personnels, résumés par Benjamin Stora. L’ex-lieutenant Meurice dialogue aussi avec l’écrivain Pierre Guyotat (Tombeau pour 500 000 soldats), avec l’ancien haut fonctionnaire Constantin Melnik, avec son ami Philippe Durand-Ruel, ancien parachutiste et gaulliste, qui suivit pourtant les généraux putschistes en avril 1961... Dans une séquence saisissante, que le réalisateur avait tournée pour l’ORTF en 1972, et qui fut censurée par le gouvernement, le défunt général Challe, meneur du putsch manqué d’Alger en avril 1961, défend aussi sa vérité.
TÉMOIN ENGAGÉ
Il évoque ces cadavres que nul n’osait toucher, dans la rue, de peur d’être à son tour la cible des tireurs.
Témoin de plus en plus engagé au sein de l’état-major d’Alger, le futur réalisateur a vu passer, quelques heures avant leur reddition, les généraux putschistes. Il a vu tomber, jour après jour, les victimes de la fureur aveugle de l’OAS, évoque ces cadavres que nul n’osait toucher, dans la rue, de peur d’être à son tour la cible des tireurs. Il a assisté à l’exode des Français d’Algérie, tenu une position lors de la fusillade de la rue d’Isly. Retournant sur les lieux, cinquante après, parallèlement aux séquences d’archives parfois inédites, et à ses propres photographies, il redonne voix, à travers la sienne propre, à tous les vaincus de la guerre.
Présentation du film
Début 1960, à 22 ans, Jean-Michel Meurice débarque en Algérie comme appelé du contingent. Benjamin Stora, lui, a 10 ans, et sa famille – des commerçants juifs de Constantine – vit depuis plusieurs années dans l’angoisse de la guerre. Elle va causer un million et demi de morts en un peu plus de sept ans, mais comme une
majorité de Français, le soldat Meurice en ignore alors à peu près tout. Et l’armée, qui lui « apprend à tuer », ne lui explique « ni qui ni pourquoi ». Un silence qui se fera de plus en plus pesant alors que l’Algérie française, au fil des mois, se défait sous ses yeux dans un chaos grandissant. Car le pouvoir gaulliste, accuse-t-il, va peu ou prou abandonner à leur sort, puis à leurs blessures, tous ses protagonistes : pieds-noirs, harkis, appelés. Sa chronique à la première personne du singulier débute avec les émeutes qui voient pour la première fois, en janvier 1960, des civils français dresser des barricades pour affronter leurs gendarmes à Alger. Elle s’achève avec la recrudescence des massacres qui, entre les accords d’Évian, le 18 mars, et l’indépendance algérienne, le 5 juillet 1962, frappent tous les camps, tandis que la France accélère le retrait de son armée.
LA VOIX DES PERDANTS
Pour le quarantième anniversaire de l’indépendance algérienne, en juillet 2002, Jean-Michel Meurice et Benjamin Stora avaient raconté comment les Algériens de tout bord avaient vécu la guerre (Été 62 en Algérie, l’indépendance aux deux visages, diffusé par France 5). Cette fois, c’est plutôt du point de vue « français » que le réalisateur tient la chronique douloureuse de la fin du conflit, laissant s’exprimer sa mémoire subjective face aux grands faits historiques, mêlés de souvenirs personnels, résumés par Benjamin Stora. L’ex-lieutenant Meurice dialogue aussi avec l’écrivain Pierre Guyotat (Tombeau pour 500 000 soldats), avec l’ancien haut fonctionnaire Constantin Melnik, avec son ami Philippe Durand-Ruel, ancien parachutiste et gaulliste, qui suivit pourtant les généraux putschistes en avril 1961... Dans une séquence saisissante, que le réalisateur avait tournée pour l’ORTF en 1972, et qui fut censurée par le gouvernement, le défunt général Challe, meneur du putsch manqué d’Alger en avril 1961, défend aussi sa vérité.
TÉMOIN ENGAGÉ
Il évoque ces cadavres que nul n’osait toucher, dans la rue, de peur d’être à son tour la cible des tireurs.
Témoin de plus en plus engagé au sein de l’état-major d’Alger, le futur réalisateur a vu passer, quelques heures avant leur reddition, les généraux putschistes. Il a vu tomber, jour après jour, les victimes de la fureur aveugle de l’OAS, évoque ces cadavres que nul n’osait toucher, dans la rue, de peur d’être à son tour la cible des tireurs. Il a assisté à l’exode des Français d’Algérie, tenu une position lors de la fusillade de la rue d’Isly. Retournant sur les lieux, cinquante après, parallèlement aux séquences d’archives parfois inédites, et à ses propres photographies, il redonne voix, à travers la sienne propre, à tous les vaincus de la guerre.
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- Films Algériens
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