Pour la 1ère fois depuis 1976, l’Algérie et le Maroc envisagent une confrontation militaire directe

Live d’Algérie Part avec Abdou Semmar : Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a exprimé des inquiétudes concernant ce qu’il décrit comme des signes de confrontation militaire de la part de l’Algérie envers le Maroc. Dans une intervention devant la Commission des Affaires Étrangères, de la Défense Nationale, des Affaires Islamiques, de la Migration et des Marocains Résidant à l’Étranger (MRE) de la Chambre des Représentants, Bourita a déclaré que « des indicateurs attestent de la volonté de l’Algérie de déclencher une guerre dans la région ». Selon le ministre marocain, une escalade militaire pourrait servir les intérêts politiques internes de l’Algérie. Bourita a souligné que le pouvoir algérien pourrait être tenté de détourner l’attention de l’opinion publique de problèmes économiques et sociaux internes, en jouant sur la notion d’un « ennemi historique ». Ce discours alarmant intervient quelques jours après l'impressionnant défilé militaire organisée dans les rues d'Alger par l'Armée algérienne à l'occasion de la commémoration du 70e anniversaire du 1er Novembre, à savoir le début la guerre d'indépendance contre la France. Un défilé militaire de plus de 2 heures qui a permis à l'Armée algérienne d'exposer des armes redoutables et des forces de frappes qui peuvent détruire d'importantes cibles militaires des adversaires. C'était un message directement envoyé au voisin marocain considéré comme "l'Ennemi" qui menace l'existence de l'Algérie en raison de son alliance militaire renforcée avec Israël. Cette séquence très inquiétante plonge le Maghreb dans une configuration inédite car pour la première fois depuis 1976, date à laquelle des escarmouches ont opposé succinctement le Maroc à l'Algérie, les deux pays les plus importants du Maghreb envisagent sérieusement l'option d'une confrontation militaire directe. Et pourtant, de nombreux paramètres peuvent permettre d'éviter cette escalade désastreuse pour tout le Maghreb : la médiation américaine de septembre et décembre 2023 pour fournir des garanties sécuritaires à l'Algérie et l'absence d'intérêt manifeste d'Israël et ses alliées les puissances occidentales à déstabiliser dangereusement l'Algérie. Un tel scénario serait une catastrophe pour l'Occident dans une Afrique du Nord d'ores et déjà fragilisée par les conflits et insécurités en Libye et au Sahel. Aujourd'hui plus que jamais, un pacte de non-agression doit être négocié entre l'Algérie et le Maroc pour en finir une fois pour toute avec les angoisses, hantises "insécuritaires" et tensions permanentes qui animent les dirigeants des deux pays. Explications.

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