Film complet disponible jusqu'au 06/01/2025
Un acteur raté décide d'organiser une marche de contestation noire en France. Jean-Pascal Zadi met la société française face à ses paradoxes et dézingue à tout va le politiquement correct, entouré de "guest stars" au sens de l’auto-dérision bien accroché.
"Bonjour. Je m'appelle Jean-Pascal Zadi, j'ai 38 ans et je suis en colère." Face caméra, JP, un acteur dont la carrière n'a jamais décollé, se filme pour appeler à un sursaut des noirs de France et lance l'idée d'une grande marche de contestation le 27 avril. Pour y rameuter le plus de monde possible, il fait le tour des personnalités noires du show-business et cherche à endosser leur soutien. Fary, JoeyStarr, le rappeur Soprano, Fabrice Eboué ou encore Éric Judor (qui préfère mettre en avant ses origines autrichiennes…) : tous l'accueillent avec bienveillance, du moins lorsqu'ils repèrent la caméra qui suit l'acteur néo-militant. Mais entre les maladresses de JP, sa méconnaissance de l'activisme et l'hypocrisie opportuniste de certains, l'affaire se révèle bien plus ardue que prévu…
"Moi, j’ai voulu montrer aux habitants de Saint Malo ce que c’est que la colonisation !", lance Jean-Pascal Zadi, tandis qu’un reportage le montre, vêtu de riches habits traditionnels, colonisant une plage d'Ille-et-Vilaine face à des touristes éberlués. Volontiers absurde, le film que l'acteur coréalise avec John Wax et qui lui a valu le César du meilleur espoir masculin en 2021, dézingue le politiquement correct et offre à son cortège de guest stars une belle opportunité de prouver leur auto-dérision : il faut voir Matthieu Kassovitz hurler à Jean-Pascal de jouer "la souffrance de l'Afrique" avant de mesurer la largeur de ses narines durant un casting… Tout le monde en prend pour son grade : Fabrice Eboué et Lucien Jean-Baptiste, qui s'étrillent sur leurs œuvres respectives Case départ et Première étoile, qualifiées de films de "bounty" (noir dehors, blanc dedans), Éric Judor, qui passe d'homme métis refusant d'assumer ses origines à illuminé en tissu imprimé wax scandant du Nelson Mandela sous sa pancarte "Black Power", jusqu'à Ramzy et Jonathan Cohen, qui font tourner une réunion de travail au pugilat en proposant que les communautés juives et musulmanes rejoignent la marche… Sorti en pleine prise de conscience du mouvement Black Lives Matter, Tout simplement noir est une grenade narquoise dégoupillée au visage de la société française, pétrie de paradoxes sur la question de sa diversité, bourrée d'hypocrisie et férocement opportuniste. Des défauts somme toute très gaulois...
Film de Jean-Pascal Zadi et John Wax (France, 2020, 1h25mn)
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Un acteur raté décide d'organiser une marche de contestation noire en France. Jean-Pascal Zadi met la société française face à ses paradoxes et dézingue à tout va le politiquement correct, entouré de "guest stars" au sens de l’auto-dérision bien accroché.
"Bonjour. Je m'appelle Jean-Pascal Zadi, j'ai 38 ans et je suis en colère." Face caméra, JP, un acteur dont la carrière n'a jamais décollé, se filme pour appeler à un sursaut des noirs de France et lance l'idée d'une grande marche de contestation le 27 avril. Pour y rameuter le plus de monde possible, il fait le tour des personnalités noires du show-business et cherche à endosser leur soutien. Fary, JoeyStarr, le rappeur Soprano, Fabrice Eboué ou encore Éric Judor (qui préfère mettre en avant ses origines autrichiennes…) : tous l'accueillent avec bienveillance, du moins lorsqu'ils repèrent la caméra qui suit l'acteur néo-militant. Mais entre les maladresses de JP, sa méconnaissance de l'activisme et l'hypocrisie opportuniste de certains, l'affaire se révèle bien plus ardue que prévu…
"Moi, j’ai voulu montrer aux habitants de Saint Malo ce que c’est que la colonisation !", lance Jean-Pascal Zadi, tandis qu’un reportage le montre, vêtu de riches habits traditionnels, colonisant une plage d'Ille-et-Vilaine face à des touristes éberlués. Volontiers absurde, le film que l'acteur coréalise avec John Wax et qui lui a valu le César du meilleur espoir masculin en 2021, dézingue le politiquement correct et offre à son cortège de guest stars une belle opportunité de prouver leur auto-dérision : il faut voir Matthieu Kassovitz hurler à Jean-Pascal de jouer "la souffrance de l'Afrique" avant de mesurer la largeur de ses narines durant un casting… Tout le monde en prend pour son grade : Fabrice Eboué et Lucien Jean-Baptiste, qui s'étrillent sur leurs œuvres respectives Case départ et Première étoile, qualifiées de films de "bounty" (noir dehors, blanc dedans), Éric Judor, qui passe d'homme métis refusant d'assumer ses origines à illuminé en tissu imprimé wax scandant du Nelson Mandela sous sa pancarte "Black Power", jusqu'à Ramzy et Jonathan Cohen, qui font tourner une réunion de travail au pugilat en proposant que les communautés juives et musulmanes rejoignent la marche… Sorti en pleine prise de conscience du mouvement Black Lives Matter, Tout simplement noir est une grenade narquoise dégoupillée au visage de la société française, pétrie de paradoxes sur la question de sa diversité, bourrée d'hypocrisie et férocement opportuniste. Des défauts somme toute très gaulois...
Film de Jean-Pascal Zadi et John Wax (France, 2020, 1h25mn)
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