Festival du Film Amazigh SALIM AGGAR CONFÉRENCE "LE CINÉMA ALGÉRIEN À TRAVERS L'HISTOIRE"
Description
Festival Culturel National du Film Amazigh
SALIM AGGAR CONFÉRENCE "L'HISTOIRE DU CINÉMA ALGÉRIEN"
«Le cinéma amazigh est authentiquement algérien»
Salim Aggar, bien connu des cinéphiles, revient sur le festival culturel national du film amazigh (FCNFA), avec une approche plus didactique.
Pour Salim Aggar, «le cinéma amazigh fait partie de cet ensemble culturel national et il est partie prenante du développement du cinéma algérien, et ce même si on a tendance à le considérer un cinéma d’une autre culture ou d’une autre langue».
« Le plus important, c’est de s’affirmer parmi le cinéma mondial »
«C’est un cinéma algérien authentiquement algérien d’expression amazigh tout simplement. C’est comme qui dirait un film américain d’expression hispanique ou d’expression autre que l’anglais. Le film d’expression amazigh reste qu’on le veuille ou pas un film algérien dans toute sa dimension», a ajouté Aggar. Il estime à juste titre qu’il reste « à définir la thématique du film en question ».
Ainsi au-delà de l’expression linguistique, le conférencier a mis en exergue la qualité de la production en déclarant : «aujourd’hui, il est plus que nécessaire de favoriser d’abord la qualité pour ensuite évoquer le cinéma identitaire et culturel, voire un cinéma d’expression amazigh. Le plus important de nos jours est de s’affirmer parmi le cinéma mondial ».
« Dans le cinéma, ce n’est pas la langue qui pose problème »
Avec pour objectif pour lui de voir un film amazigh aux Oscars ou aux Césars. A titre d’exemple, il citera le cinéma turc, dont de nombreux films sont sélectionnés dans les grandes manifestations cinématographiques à travers le monde. «Ce sont des films d’expression turque qui étalent la culture et le pays profond de leur pays». En fait pour lui dans le cinéma, ce n’est pas la langue qui pose problème, «mais beaucoup plus la qualité de l’image, du scénario, de la trame, du jeu des acteurs, de la réalisation, des techniques mises en place et surtout le message que l’on doit véhiculer dans un film. Peu importe la langue dans laquelle tout cela est exprimé».
C’est en fait, selon lui, toute la problématique du cinéma algérien qui « lui-même ne sait pas, parfois, raconter une histoire ». Ainsi, il soutient que « le jour où l’on racontera bien une histoire, on parlera d’une belle histoire émouvante, dramatique même comique qui sera vue par des millions et des milliards de personnes ce jour-là on pourra dire qu’on a réussi à exporter notre cinéma ».
« Toute cassure est préjudiciable à un festival »
Revenant sur le festival et son retour au devant de la scène après plusieurs années d’absence, Aggar regrette que l’on ait mis tout ce temps pour revoir cet événement. « C’est une bonne chose que ce festival revienne au bonheur du cinéma algérien mais regrettable est cette cassure au moment où il commençait à atteindre sa vitesse de croisière », dira Aggar.
« Toute cassure est préjudiciable à un festival. C’est le cas notamment de celui du cinéma arabe d’Oran, du film engagé d’Alger ou encore d’autres festivals comme celui du chaabi dédié à El Hachemi Guerouabi. La cassure freine la création et la motivation des cinéastes, des acteurs, des auteurs et des jeunes talents. La culture doit rester en perpétuel mouvement pour voir l’émergence de nouvelles compétences, de nouvelles créations pour le bien de tous les arts pas que celui du cinéma », a t-il expliqué avant de souhaiter une longue vie à ce festival et surtout au cinéma algérien qu’il aimerait « revoir sur la scène internationale ».
IN HORIZON RACHID HAMMOUTENE